L'ambiguïté du commandant Cousteau
En 1943, Cousteau et Gagnan mettent au point le scaphandre autonome qui lance alors le début de l’exploration sous-marine. Dans ce but de montrer ce « nouveau monde », Cousteau se lance à bord de la Calypso pour y tourner de nombreux film, le premier étant Par dix-huit mettre de fond (1943).
Nombreux de ses films sont alors primés pour leur innovation et leur intérêt scientifique majeur. Il se décrit lui-même comme étant un « marin, technicien océanographique et cinématographique ». |
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L’image que Cousteau produit est alors cruciale pour faire découvrir ce monde inconnu et ces films vont permettre à de nombreux scientifiques de pouvoir se pencher sur les questions de biodiversité et faire des découverte scientifique indéniablement cruciale à toutes les études sur la protection du monde marin qui suivront. Mais malgré une passion évidente pour ce monde, et étant un des premiers à se rendre compte de la beauté de cet écosystème, il n’a pas étudié et compris immédiatement le lien qu’il y avait avec l’écologie. En effet, son but premier était « d’émerveiller le public » à travers ces films où il trouvait normal de chasser des animaux sauvages pour produire des images spectaculaires. On peut prendre l’exemple du film Le monde du silence sortit en 1956, où on peut observer les plongeurs de la Calypso utiliser une tortue comme moyen de transport, pécher des requins où encore faire danser le tristement célèbre Jojo le mérou. Un seul intérêt à cela pour ses films : donner envie au spectateur de continuer à suivre l’aventure de ces animaux. Il y a là une volonté de la rentabilité dans les films : il cherchait à plaire au plus grand nombre afin d’être financé puisque son projet coutait cher.
Toujours dans le but de financer ces films, il a participé à une aberration écologique en méditerranée : l’association écologiste Robin des Bois a mis en évidence le rôle de Cousteau dans la pollution par des boues rouges dans les calanques de Cassis dans la revue La flèche (n°33, 1999). Cela lui a permis de bénéficier de financement de la part de ces entreprises industrielles, afin de continuer à tourner ses films.
"A Cassis les pêcheurs rigolent encore –avec une rage contenu- de la venue de Jacques-Yves Cousteau en 1966 avec la Calyspo. Chargé par l’industriel d’apporter sa caution à l’autorisation de rejet, le commandant s’était beaucoup discrédité sur le port avec une démonstration publique où il versait des boues rouges dans un aquarium contenant quelques poissons marins, et concluait à l’innocuité des déchets, puisque les animaux semblaient n’avoir aucune réaction. Au même moment la Calypso effectuait les sondages préalables à l’installation du tuyau. »
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Il faut attendre les années 60 et 70 pour voir apparaître chez Cousteau une volonté de protection des mers et océans, notamment sous l’influence de scientifique qui foulent le pont de la Calypso. The Cousteau Society est créé en 1973, soit à la même période où émergent les premiers mouvements de remise en cause des comportements humains anti-environnements. Ce changement se ressent d’ailleurs dans le message porté par ses films puisque qu’en 1973 il sort le film 500 millions d’années sous la mer clairement porteur d’un message écologiste ayant pour but d’alarmer sur l’état des océans.
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Le bonheur pour une abeille ou un dauphin est d'exister. Pour l'homme, c’est de le savoir et de s'en émerveiller.
Ainsi, l’image donnée dans les films populaires de Cousteau reste majoritairement celle de l’Homme qui colonise un milieu, comme il le fait depuis la révolution industrielle. Ses travaux de protection des océans sont plutôt regrouper à travers les actions de la Cousteau Society créé en 1973.